Bouquin #11 : Fried green tomatoes at the Whistle Stop cafe (Beignets de tomates vertes), de Fannie Flagg

[Beignets de tomates vertes – Fannie Flagg – 1987]

Parmi les joies du partage et de la diffusion de la culture qu’offre Internet, il y a, au premier rang dans mon cœur, la communauté Booktube, et son armée de passionnés du livre qui, face caméra, commentent leurs découvertes et me donnent ainsi l’envie d’étoffer ma Pile à lire jusqu’à l’infini. C’est par ce biais que j’ai pour la première fois entendu parler de Beignets de tomates vertes. Hajar (par ailleurs responsable de beauuucoup trop d’achats livresques de mon côté… mais que voulez-vous, elle défend les bouquins à merveille !) présentait, dans cette vidéo, les similitudes de l’œuvre de Fannie Flagg avec La couleur des sentiments, de Kathryn Stockett. L’argument ultime qui m’a fait sauter le pas…

beignets de tomates vertes avis

Une maison de retraite, en Alabama, 1986. Evelyn Couch, la quarantaine tassée, molle et sans grands espoirs pour le reste de son existence, échappe à sa belle-mère pour quelques instants de répit dans la salle commune, où elle espère se trouver seule. C’est sans compter sur la pipelette Mrs Threadgoode, 86 ans et une mémoire alerte, qui profite de cette nouvelle venue pour se plonger dans le récit de son enfance à Whistle Stop, patelin d’Alabama né grâce au rail et où une centaine d’habitants évoluent comme dans une grande famille.

Il y a Sipsey, cuisinière aux mets rustiques appréciés de tous, Big George, aussi réputé pour ses barbecues d’ogre que pour sa loyauté sans faille, Grady Kilgore, shérif nonchalant, Eva Bates, amante au grand cœur, et, bien sûr, la farceuse et garçonne Idgie et sa tendre compagne Ruth, aux commandes du Whistle Stop cafe, où les destins s’entremêlent autour de buttermilk biscuits et de poulet frit.

A l’instar de La couleur des sentiments, Beignets de tomates vertes est avant tout un roman de personnages, et les destins individuels s’y lient pour tisser la modeste histoire d’un bled de la campagne américaine, des années 1920 aux années 1950. Les chapitres, très courts et sans chronologie (quelques erreurs sans importance se sont d’ailleurs glissées dans les dates), font appel tantôt aux souvenirs intacts de Mrs Threadgoode, tantôt aux récits de ces personnages liés par le sang invisible de Whistle Stop. Le tout ponctué des potins de l’échotière locale Dot Weems… qui profite de sa feuille de chou pour se plaindre avec humour de la maladresse de son mari !

Les femmes sont à l’honneur dans ce roman doux, presque hors du temps, et Fannie Flagg brosse, d’une écriture légère et fluide, toute en humour, des portraits de tempéraments qui osent, au quotidien, « poser leurs ovaires sur la table ».

Si le roman ne fait pas l’impasse sur les points noirs (racisme, Grande dépression…) de l’histoire des Etats-Unis au siècle dernier, l’on se sent bien à Whistle Stop, en compagnie de ces femmes et hommes de caractère et à l’amitié chaude et sincère. Menée par une plume aisée à lire (même en anglais), j’ai passé un excellent moment à croquer mon Beignets de tomates vertes, et je recommande cette lecture gourmande où l’on rit beaucoup, sans ne jamais s’ennuyer.

Et j’ai eu la bonne surprise, à la fin, de découvrir
les fameuses recettes de Sipsey ! C’est cadeau :

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7 réflexions sur “Bouquin #11 : Fried green tomatoes at the Whistle Stop cafe (Beignets de tomates vertes), de Fannie Flagg

      1. J’avoue que je ne me souviens de pas grand chose si ce n’est de l’émotion que j’ai éprouvé en voyant le film. Ce n’est que plus tard que j’ai découvert le livre. C’est pour ça que je dois le relire =)

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