[10 jours dans un asile – Nellie Bly – 1887]
Fut un temps où je me gavais de reportages immersifs, pour la plupart lus dans le cadre de mes études en journalisme durant lesquelles, entre deux mots sur la précarité qui nous attendait après le diplôme, l’on s’autorisait à rêver en prenant pour grands modèles Albert Londres, Hunter S. Thompson, ou notre contemporaine Florence Aubenas. Leurs écrits étaient audacieux, culottés et me semblaient l’essence même de la profession : quand la porte est fermée, on passe par la fenêtre. Puis la vague est passée sur ce besoin d’établir la vérité, d’une noblesse trop lourde pour mes petites épaules. Je ne continue pas moins d’admirer avec ferveur les intrépides qui, comme le disait Londres, « port[ent] la plume dans la plaie » et font corps avec le métier, au risque de leur intégrité physique et morale. Et parmi eux, cette femme, dont je n’avais jamais entendu parler avant que ses écrits nous parviennent grâce aux Editions du Sous-sol : Nellie Bly, jeune fille des plus hardies qui, en 1887, s’immisça dix jours dans un asile pour le compte du New York World… et compte à présent parmi les pionniers du journalisme d’investigation. Chapeau bas.
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