Dernière mouture avant ma loooongue pause de l’été (je prévois de revenir au 15 août avec plein de chouettes chroniques de la rentrée littéraire). Au programme aujourd’hui : du très bon, du moins bon, des idées lectures glanées ça et là même si je n’aurai jamais le temps de m’y atteler, deux trois trucs « bloguesques » qui m’ont aidée à réfléchir et à prendre du recul quant à mon activité en ligne, et un « joyeux nombril » pas foufou mais plein de bonne volonté. Pour les règles du jeu, comme toujours, rdv chez Lupiot.
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°1
Pas beaucoup lu ce mois-ci, où je suis restée à un rythme de croisière plutôt mollasson : faut que je me bouge un peu si je veux être au top pour la rentrée littéraire de septembre, mais en attendant, je décide de m’accorder le temps qu’il faut pour aborder chaque bouquin pleinement et les dévorer jusqu’à la dernière miette.
Du temps justement, j’en ai pris, avec largesse, pour explorer de fond en comble – sans jamais en épuiser la richesse – Le Pavillon d’or, mon premier Mishima. J’en ressors lessivée, épatée par la profondeur de la réflexion, la charge philosophique du récit et ses résonances posthumes. Un chef d’œuvre que je conserverai avec soin.
Côté loupé, et sans vouloir remuer le couteau dans les plaies que j’ai pu ouvrir (et qui m’ont été reprochées) avec mon billet un peu méchant mais dont je maintiens le fond : ne vous penchez pas outre mesure sur Les rumeurs du Mississippi. Pas bon, pas bon.
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°2
Il va sans dire que les titres repérés ce mois-ci sur vos blogs m’ont l’air tout bonnement excellent. Il va sans dire, également, que selon toute probabilité je n’en lirai aucun : parce que la RL de septembre approche, qu’il va bien falloir préparer tout ça, que je suis même déjà à la bourre, et que le flot des nouveautés ne se tarissant jamais (tout comme ma PAL que je ne suis pas prête de vider), bon nombre de titres me filent entre les doigts sans que j’en prenne la teneur.
Mais tout de même : dans une vie idéale, à flux réduit et aux journées de 1000 heures, je me délecterais bien de :
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Cinquante grammes de paradis, d’Imane Humaydane, roman d’atmosphère sur la reconstruction de Beyrouth après la guerre du Liban, repéré sur le blog Accroche Livre.
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Le cœur à l’aiguille, de Claire Gondor : très court roman sur l’attente d’une femme quant au retour d’un mari parti au combat, et dont les lettres deviennent, sous les doigts de l’épouse, une robe de mariée. Apprécié par « HCh » (Henri-Charles ?) Dahlem aux articles toujours pertinents sur « Ma collection de livres ».
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Gouverneurs de la rosée, de Jacques Roumain : « lisez-le absolument ! », selon Fleur et ses élucubrations. Un titre qui me fait de l’œil depuis longtemps et pour lequel je ferait sûrement une exception dans mon inlassable marathon des nouveautés.
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°3
Parlons peu, parlons blogo. Il m’est arrivé quelque chose de curieux ce mois-ci vis-à-vis de cet espace que je tiens depuis plus de deux ans et pour lequel je n’ai presque jamais eu le moindre doute. Il y a quelques jours, j’ai paniqué. A l’occasion de ce billet déjà évoqué plus haut, et pour lequel je me suis fait sermonner par les deux principaux intéressés – à juste titre, sans doute. Il apparaît que ma dernière chronique fut particulièrement acerbe, d’une franchise dont j’ai toujours fait l’usage et que je me suis prise – un instant – à regretter en assurant le SAV de ma publication auprès des personnes concernées. A la suite d’un appel à l’aide sur Twitter, j’ai découvert cet article de Sireadbooks qui a renfoncé quelques portes ouvertes en moi et m’a confortée – de même que vos nombreuses réponses, merci, merci ! – sur le fait que, eh merde, je dis ce que je pense sur ce coin du web, et s’il y a tromperie sur la marchandise, je m’exprime.
Le même jour, je suis tombée sur cet article chez Petite Plume, qui m’a permis de faire le point sur une question que je ne m’étais jamais franchement posée quant au blog : ce qu’il révèle de ma vie privée, professionnelle maintenant, et mon sentiment vis-à-vis de cette proximité. Quiconque traîne un peu par ici apprendra un bon paquet de choses sur moi-même : factuelles, comme mon prénom, ma situation, ma ville ; et plus personnelles, données par la moelle de mes articles, leur ton, leur manière de me refléter en creux. Au final, je décide de m’en foutre un peu : je suis sur ce blog telle que IRL, et je n’ai pas grand chose à cacher – alors autant offrir ma personnalité toute entière à cet espace que je chéris comme une seconde peau.
Sinon, rien à voir avec cette parenthèse bloguesque, mais je me suis encore fendue la poire à lire l’Odieux Connard détruire Wonder Woman – le film, pas la femme : je glisse le lien ici, c’est cadeau !
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°4
Place au coin happy nombril, bien mou ce mois-ci, si ce n’est que je progresse à pas de fourmi dans ma démarche zéro déchet : j’ai banni cotons, essuie-tout et mouchoirs de mon usage quotidien, et l’alternative « tout tissu » m’a permis d’apprivoiser un peu plus la machine à coudre de belle-maman – et ma foi, je ne me débrouille pas si mal.
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Tout ne peut pas plaire à tout le monde ! Tu as eu raison de dire pourquoi ce livre t’avait moins plu. Passe un bon mois de juillet 🙂
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Merci 😉 bon été à toi !
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Mishima… Je n’ai lu que Confession d’un masque, mais il m’avait profondément remuée. J’ai d’ailleurs très envie de le relire, mais aussi de découvrir le Pavillon d’or ainsi que les quatre tomes de La mer de la fertilité qui m’attendent tous sagement depuis longtemps.
Bravo pour tes progrès dans la démarche zéro déchet ! Les mouchoirs me résistent encore, mais je suis sûre que le tissu sera adopté dès que j’aurai franchi le pas !
Bonnes vacances et passe un beau mois de juillet !
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Je pense que Confession d’un masque sera mon prochain Mishima. J’ai hâte !
Haha moi j’utilise encore des mouchoirs de grand-père à gros carreaux, mais avec les soldes je vais sûrement trouver mieux 😉
Beau moi de juillet à toi !
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Je trouve que c’est super vraiment et je n’avais pas pensé aux soldes, ce serait peut-être l’occasion de sauter le pas !
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On m’a aussi souvent reproché le fait que je sois super dure avec les auteurs que je n’aime pas, surtout avec Morwenna ou L’alliance des trois de Maxime Chattam. Mais un blog littéraire, parler de livre en générale ce n’est pas que aimer, c’est critiquer, c’est s’exprimer. Donc heureusement que tu as un peu montrer les crocs si tu le pensais !
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Je suis tout à fait d’accord avec toi. D’ailleurs je regrette un peu avoir paniqué lorsque l’auteur et l’éditeur m’ont contactée pour me remonter les bretelles. Heureusement que je n’ai pas fait machine arrière !
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Je suis choquée par un tel comportement, tu as le droit de donner ton avis honnête et sans détour si c’est justifié ! Je suppose que tu n’en entends plus parler de l’éditeur et de l’auteur du coup ?
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Nope, pas de nouvelle. Mais je ne leur en veut pas, je comprends leur position.
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Ouh la faute > veux*
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non mais allo quoi, t’es chroniqueur littéraire et t’aime pas tout ce que tu lis ??? Euh… ouai. Bravo de tenir la tête droite dans ses bottes !
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J’approuve l’expression haha 😉 Merci !
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Il m’est arrivé une ou deux fois d’avoir le retour d’un auteur pas content du tout de la manière dont j’avais parlé de son livre (je n’avais pas été si dure que ça, ce qui m’avait franchement étonnée). Si au début ça fait un peu mal, on se sent gêner, il faut rappeler parfois à ces personnes que nous sommes dans un espace de liberté d’expression, tout ne peut pas être merveilleux, magnifique et policé où tout le monde a le même avis, la même façon de penser.
D’ailleurs, je suis allée lire ton article qui a fait tant de remous. Tu as été franche et j’appuie ton coup de gueule sur la qualité éditoriale. En gros « tu fais mal ton boulot, d’où tu viens te plaindre qu’on t’a fait mauvaise presse ? » Ce genre d’attitude a le don de me mettre en boule. Nous sommes clients, tu es en plus libraire, toi-même tu as une certaine responsabilité envers ta clientèle, tu es parfaitement en droit de dire ce que tu penses du travail d’un auteur et d’une ME. Nomdediou ! Bref, tout ça pour dire que je trouve capital pour la blogosphère de savoir garder de la sincérité et de la franchise. Je trouve malheureusement beaucoup de blogueurs pour qui tout est absolument fantastique et de suite j’ai un sentiment d’angoisse qui me vient facilement. On est pas des robots, nan ?
(Oulala ce commentaire est beaucoup plus long que ce que j’avais prévu, tant pis, je conclus) Reste toi-même, surtout ! Et j’espère que le fâcheux épisode ne t’aura pas trop chamboulée. 🙂
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Merci beaucoup pour ton commentaire. Il va dans le sens de la ligne de conduite que je me suis fixée, c’est à dire exprimer sans nuances ce que je pense de mes lectures.
Chamboulée, je le suis surtout de m’être sentie mal à l’aise une fois lues les remontrances de l’auteur et de l’éditeur, mais heureusement je me suis vite rappelé mon bon droit de tout dire !
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Attends c’est super important cette liberté de ton et d’expression qu’on peut avoir sur les blogs !! C’est précisément ce qui peut faire peur aux auteurs et éditeurs. En même temps ils n’hésitent pas à les utiliser, ces blogs, donc : tu as très très bien fait de ne pas reculer. Il faut absolument préserver cette liberté là ! Bises à toi et bon été !!!
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Je suis tout à fait d’accord ! Merci, bel été à toi !
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Comme toi, j’ai tendance à me laisser déborder par les romans des rentrées littéraires et je ne me laisse pas suffisamment de temps pour lire d’autres choses, dont des classiques. J’espère néanmoins que tu trouveras un petit peu de temps pour « Gouverneurs de la rosée » car il n’est pas un pavé et mérite vraiment d’être découvert. Peut-être cet été, avant la rentrée littéraire justement ? 😉
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Hélas non, je dois la préparer en amont pour le boulot. Je le lirai sûrement en novembre, quand le flux des sorties sera un peu tari !
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Bon courage alors pour cette rentrée littéraire et vivement novembre 😉
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Héhé, merci 🙂
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Ils sont mignons ceux qui croient qu’on a pas le droit de critiquer sur notre propre blog, j’ai jamais eu le coup mais le premier qui essaye, il va être reçu,tiens…
Très beau de juillet à toi !
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😉 à toi aussi !
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J’ai une formule simple et expéditive (parce que, moi aussi, comme tout le monde ou presque, je m’en suis pris plein la figure par une auteur) : tant que la critique est justifiée, tu as tout a fait le droit de ne pas aimer un livre et de le dire.
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