Bouquin #3 : La Confusion des sentiments, de Stefan Zweig

[La confusion des sentiments – Stefan Zweig – 1927]

Le narrateur, au crépuscule de son existence, nous conte la rencontre avec un professeur, devenu son mentor, qui dessina un tournant décisif dans sa jeune vie. Le récit, pointant la plume sur le conflit (ou la liaison inévitable ?) entre admiration et amour, autorité et idôlatrerie, me laisse cependant moins de souvenirs que Le Joueur d’échecs ou Vingt-quatre heures de la vie d’une femme

La confusion des sentiments

Serait-ce une coïncidence de bibliothèque ? Après m’être régalée avec The Secret History, roman dans lequel l’influence d’un professeur précipitera, sans le vouloir, le crime, La Confusion des sentiments m’a de nouveau offert l’occasion d’observer les mécanismes et l’ambiguité d’une relation professeur/élève. Elle nous est narrée par un professeur lui-même, qui, alors qu’un livre d’hommage réunissant prix et honneurs lui est remis, se souvient de la rencontre qui détermina sa carrière et imprima son ombre sur le cours de sa vie. Des années auparavant, alors jeune étudiant sans motivation ni assiduité, il tombe, au hasard d’une porte ouverte dans sa nouvelle université, sur un professeur dont l’oration le saisit. Il deviendra son tuteur particulier, son partenaire de travail, un mentor sans égal.

Une fois encore, le talent de Zweig s’exprime par une plume parfaite (la version française est admirablement bien traduite par Alzir Hella et Olivier Bournac), et des phrases d’une élégance très travaillée. Chaque mot est un délice, et le personnage du Professeur, battant le chaud et le froid avec son pupille pour tenter de vaincre ses sentiments, intrigue et invite à la compassion.

Cependant, et je ne saurais dire pourquoi, bien que j’aie apprécié le roman à sa lecture, il ne me laisse que peu de souvenirs, deux semaines après, à l’heure de rédiger cette chronique. Pour quelle raison ? Je n’en ai pas la moindre idée. Sitôt lu, sitôt aimé, bien vite oublié : La Confusion des sentiments ne m’aura, malheureusement, pas marquée d’une grande empreinte.

6 réflexions sur “Bouquin #3 : La Confusion des sentiments, de Stefan Zweig

  1. Étrangement, c’est un livre auquel je pense souvent, même si moins qu’avec « Lettre d’une inconnue ». Stefan Zweig est vraiment un des auteurs que j’aime le plus.
    Il va vraiment falloir que je lise « Le joueur d’échecs » !

    J’aime

  2. J’ai longtemps vu, aperçu, croisé et même parfois frôlé les nombreux livres de cet auteur, que j’ai toujours voulu découvrir, sans jamais en acheter. Or aujourd’hui j’ai trouvé, au fin fond d’une étagère de ma librairie préférée, La Confusion des sentiments. J’espère donc qu’il me charmera tout autant.

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